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Comment John-John Dohmen valorise ses partenaires

Un sportif comme toi a-t-il besoin de partenaires privés pour se développer dans son sport ?

Clairement oui. La logique est assez simple : je ne dispose pas, et j’inclus mes co-équipiers, d’un salaire qui correspond à l’exigence de ce qui m’est demandé en termes d’effort, de responsabilité et de disponibilité. Avec l’équipe nationale, il faut répondre présent à chaque instant lors des entrainements, des stages, des tournois. La pression peut vite s’installer. Si tu ne réponds pas présent, tu perds ta place donc ton contrat.
L’investissement personnel et en temps est intense. Ça te laisse peu le loisir d’avoir de la place pour faire autre chose sur le côté.
Bénéficier du soutien d’une entreprise peut vraiment faire la différence pour ne plus vivre au jour le jour, gagner un peu de confort de vie et de sérénité. Ce n’est pas une question de pouvoir dépenser à tout va mais aussi de pouvoir économiser pour préparer sa reconversion.

Comment essaies-tu de valoriser tes partenaires ?

Je leur apporte mon image et celle du hockey qui est excellente en Belgique. Le partenaire ne doit surtout pas s’attendre à gagner de l’argent. Je ne suis pas Nafi ou Remco. Mais une entreprise à travers un partenariat, elle se dote avant tout d’une image de marque.
L’important, c’est de bien fixer les attentes des uns et des autres. Je ne dispose pas des moyens humains et financiers pour développer du contenu sur les réseaux. Donc l’entreprise doit t’apporter les outils. Elle doit aussi faire vivre le partenariat en venant avec des idées et des propositions. En tant qu’athlète, tu ne peux pas porter tout sur tes épaules.
Mon partenaire Pure Essentielle m’utilise très bien. Je suis visible un peu partout. Ça m’ouvre des portes parce que c’est à moi qu’on pensera en premier pour une conférence.

Tu te rappelles ton premier partenariat ?

Oui, les premiers partenaires m’offraient des équipements de hockey. Puis, il y a quelques années par le biais de connaissances en cascade, je me suis présenté à Century 21. L’entretien fut concluant et ça m’a vraiment permis d’avancer dans ma vie privée.

Comment se déroule la phase de démarchage ? Les entreprises te sollicitent ou c’est toi qui fais le premier pas ?

Les deux à la fois. Une entreprise qui fait le premier pas, c’est assez rare mais elles existent. Pour ma part, généralement, c’est pour me demander une conférence. Ça reste du one-shot mais c’est intéressant.
J’ai beaucoup démarché par moi-même. Il ne faut pas se mentir, ce n’est pas évident. C’est quelque chose qui prend du temps et qui empiète sur ton temps de repos, d’études etc. Néanmoins, ça m’a permis de rencontrer de nombreuses personnes et d’élargir mon cercle.
Depuis peu, je collabore avec un manager qui ose frapper à toutes les portes. Ensemble, nous avons défini les valeurs que l’on défend, les secteurs qu’on va privilégier mais il faut rester ouvert à tout.

Qu’est-ce qu’il y a de compliqué dans la démarche ?

Souvent, la première question qui est posée, c’est « qu’est-ce que ça va rapporter à l’entreprise ? ». Je pense que ce n’est pas la bonne approche. Nous ne sommes pas tous Mbappé avec des millions de followers et une équipe qui gère les réseaux sociaux. Le focus lors des entretiens est trop centré sur les résultats et sur ton apport vis-à-vis de l’extérieur. Une entreprise doit réfléchir à ce que le sportif peut lui apporter de l’intérieur : une mentalité différente, une façon de faire innovante…

Quel conseil prodiguerais-tu à un jeune sportif de haut niveau vis-à-vis du monde de l’entreprise ?

Au début de sa carrière, ce n’est pas évident. Tu dois faire ta place face à une forte concurrence, tu n’es pas connu, tu dois avancer dans ton sport, dans tes études, dans ta vie…A un jeune, je lui dirais de cerner ses compétences. C’est elles qu’il devra mettre en avant. Il faut faire des études, trouver et développer ses atouts personnels pour avoir quelque chose à proposer et pas uniquement arriver comme « joueur de hockey » ou sportif de haut niveau en général.

Parviens-tu avec les entreprises qui te soutiennent à mesurer les retombées d’un partenariat ?

Dans mon sport, c’est quasi impossible. J’en reviens à l’image de marque. Je pense que l’avenir réside dans des entreprises qui, au début d’une carrière, vont parier sur toi en t’engageant. Ça t’offre une sécurité financière mais surtout des perspectives pour ton après carrière. Il faut construire quelque chose autour des compétences de l’individu et l’associer directement à la vie de l’entreprise. Je pense que ça peut être fédérateur et générer une envie commune des deux côtés pour se défoncer l’un pour l’autre.

Tu évolues dans un club, en équipe nationale, il n’y a aucun problème à t’associer avec telle ou telle entreprise ?

Il y a des règles à respecter. Par exemple, lorsque tu t’associes avec un partenaire concurrent de ceux de la fédération, l’utilisation du maillot et du nom « Red Lions » est interdite mais je peux revendiquer mon statut de joueur international.