Sur la route du championnat du monde de boxe française

Je pratique la boxe française depuis ma quatrième secondaire dans le club de Tabora Savate Namur dirigé par Alain Piette, qui en est le coach. J’ai découvert ce sport par hasard grâce à une amie qui, me sachant sportive, m’a un jour demandé si cela m’intéressait de tester la boxe française avec elle, ce que j’ai tout de suite accepté. Depuis petite, j’ai toujours aimé et pratiqué du sport.J’ai notamment fait plusieurs années de danse moderne, un peu de natation et de course à pied. J’ai rapidement accroché à cette discipline assez méconnue du grand public qu’est la boxe française car celle-ci réunit différentes qualités que j’appréciais dans mes pratiques antérieures telles que l’esthétisme, l’endurance et la souplesse, et véhicule également des valeurs comme le dépassement de soi, le respect de l’autre, la rigueur... qui sont pour moi essentiels aussi bien dans le sport que dans la vie en général.

Après un an passé dans ce club où règne un climat de bienveillance, mon coach me propose de commencer la compétition en assaut, qui est une des formes de compétition de la savate. Celle-ci interdit l’usage de la puissance à la différence du combat et prend en compte le nombre de touches effectuées sur l’adversaire avec les poings et les pieds, nous rapportant plus ou moins de points selon la zone touchée. L’assaut permet également de mettre en avant l’aspect technique et esthétique de la boxe, déconstruisant certains clichés qui y sont associés. A l’issue de ma première année de compétition, je décroche un titre de championne de Belgique jeune et suis par la suite qualifiée pour le championnat du monde jeune à Budapest où je terminerai Vice-championne. Ce fut une belle première expérience en international qui m’a beaucoup appris et donné envie de poursuivre dans cette voie, de m’investir davantage et de progresser. Malheureusement, je fus stoppée dans mon élan par la pandémie, ayant dû interrompre ma pratique durant cette période. Mais par chance, dès que les conditions l’ont permis, mon coach a mis sur pied des entraînements d’abord individuels, et par la suite par petit groupe en extérieur pour pouvoir retourner à notre passion.

Durant cette même période, j’entamais ma première année d’université en éducation physique, ce qui m’a permis d’un côté de maintenir une bonne condition physique mais d’un autre m’a posé pas mal de contraintes m’amenant à certaines périodes à ne pouvoir m’entraîner dans ma discipline qu’une seule fois par semaine. Malgré tout, je m’accroche et parviens à mener les deux et me qualifie pour mon premier championnat senior, qui est un championnat d’Europe et a lieu en Belgique où je décrocherai à nouveau l’argent. En parallèle à mes études, je continue ma pratique du mieux que je peux avec parfois des hauts et des bas qui me permettent par la suite de rebondir et de revenir en force. C’est ainsi que je me qualifie en 2022 pour une nouvelle aventure à Milan où se déroule le championnat du Monde (médaille de bronze) et ensuite pour le championnat d’Europe en 2023 à Zagreb (également médaille de bronze). Cette même année, j’ai également l’immense opportunité de prendre part aux World Combat Games qui ont lieu à Riyad et qui ne sont rien de moins que l’équivalent des J-O pour les sports de combats. Je ne réfléchis pas longtemps et saute sur cette occasion qui ne se présente que rarement dans la carrière d’un athlète. J’intensifie alors mes entraînements en conséquence avec l’aide de mon coach et de mes partenaires d’entraînement. Je m’inclinerai devant la française qui n’est ni plus ni moins la première mondiale et terminerai avec une belle troisième place dans ce tournoi à élimination directe et ne rassemblant que les meilleurs sur le plan international.

Toujours aux études à l’heure actuelle en master 1 d’éducation physique avec le projet de poursuivre vers la kiné, je continue à persévérer dans ma pratique grâce au soutien de nombreuses personnes, et dans le but d’encore progresser et d’un jour peut-être pouvoir décrocher l’or.